Appelle-moi Romy...
Je m’appelle Romy Harel.
Je vis, je vais, je viens, j'écris. J’aime les femmes et la pluie tiède. J’aime la buée sur les vitres, le silence qui tremble dans une chambre, la main qu’on cherche sous les draps. Je ne sais pas bien grandir, je sais juste m’effacer dans les corps et les livres. Je me cache souvent derrière mes cheveux, mes photos et mes phrases. J’écris avec mes cicatrices, je raconte avec mes absences.
On dit que je suis écrivaine. Je dis que je suis collectionneuse de silences. Je prends les instants par la main et je les couche sur le papier. Je laisse les ombres me border, je laisse les peaux m’apprivoiser. Je cherche l’intimité sans permission, la tendresse sans armure, la beauté sans couture.
Je suis née de travers, j’habite en biais. J’aime les êtres qui étonnent, ceux qui ne se livrent qu'au fil du temps. Je prends racine dans les failles, je pousse entre les silences.
Je m'appelle Romy Harel. J’écris pour ne pas oublier, j’écris pour me souvenir.
À toutes celles qui aiment les femmes
À toi qui frissonnes quand elle te frôle.
À toi qui rougis quand ses doigts s’attardent un peu plus longtemps.
À toi qui te demandes encore si tu as le droit d’aimer une femme — vraiment.
Je t’écris cette lettre parce que je sais.
Parce que je t’ai vue.
Parce que je t’ai lue.
Parce que je suis toi.
Aimer une femme, ce n’est pas seulement désirer son corps.
C’est reconnaître dans son regard une zone douce
où poser le sien. C’est comprendre sans parler.
C’est se reconnaître dans la faille, la soif, l’éclat.
J’écris des histoires de femmes qui se cherchent,
qui se touchent, qui s’aiment. Des histoires
parfois tendres, parfois brûlantes,
mais toujours sincères.
Parce que je crois qu’il faut des mots pour
se sentir moins seule. Des mots qui sentent la peau,
la tension, l’excitation.
Des mots qui nous ressemblent — vraiment.
Si tu aimes les femmes, un peu, beaucoup, passionnément,
si tu as aimé en secret ou en cris,
si tu as envie de lire ce que d’autres n’osent pas écrire…
Je suis là. Et je t’écrirai encore. Avec tout ce que j’ai.
Avec le feu. Avec la langue. Avec le ventre.
Avec tout mon amour,
- Romy